Le juge islamique Abu Ali, une des célébrités du groupe Etat Islamique en raison du grand nombre de condamnations à mort prononcées contre des déserteurs ou des civils depuis l’installation de l’organisation dans la ville en 2014 est de retour dans les forces de sécurité.
Le début de carrière comme magistrat d’Abu Ali remonte à 2013, lorsqu’il crée à Mansura un tribunal coranique visant à invalider toutes les décisions de justice prononcées par le tribunal de Raqqa. Ce dernier se trouve alors dépourvu de toute autorité et sera complètement annihilé lorsque les Islamistes prendront le contrôle de la région quelques mois plus tard.
Abu Ali est considéré comme un des hommes les plus influents d’ISIS. Aujourd’hui, il concentre ses efforts sur la question des « repentants », c’est à dire ces militaires d’autres factions engagées dans la guerre et sommés de prêter allégeance à l’organisation (et de suivre des leçons d’enseignement coranique à la mosquée), au risque sinon d’être tués.
L’homme est aussi connu pour sa cruauté. C’est plus d’une centaine de personnes qu’il a exécutée de ses propres mains. Il n’est par ailleurs doté d’aucunes connaissances juridiques, son seul contact avec la justice fut un long séjour dans la prison de Sidnaya avant la révolution, ce qui, faut-il le croire, lui a donné le crédit suffisant auprès de ses condisciples pour occuper une telle charge…
Abu Ali fut tout d’abord berger, puis conducteur de poids lourds. Durant les dernières élections présidentielles syriennes, il s’occupa de la propagande officielle dans son village, avant de rejoindre le groupe EI en tant que juge. Comme quoi, ISIS aime placer aux postes stratégiques des personnes qui brillent tant par leur talent que leur intelligence…
Ces derniers mois, Abu Ali avait été quelque peu écarté en raison de ses jugements à l’emporte-pièce. Son retour est le signe de la volonté de Daesh de faire régner une terreur plus forte sur la ville.