Des Mirage 2000 ont bombardé dans la nuit de jeudi à vendredi un camp d’entraînement de l’Etat islamique à Raqqa. Des Français ont «peut-être» été tués a annoncé Manuel Valls.
Des jihadistes français ont-ils été tués par des bombardements de l’armée de l’air en Syrie ? Le ministère de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et le Premier ministre, Manuel Valls, ont refusé lundi de le confirmer. «Notre responsabilité, c’est de frapper Daech et nous continuerons quelles que soient les nationalités. […] Les terroristes, de ce point de vue là, n’ont pas de passeport», a déclaré Manuel Valls, en visite en Jordanie, avant d’ajouter que des Français avaient «peut-être»été tués. «A ce stade, nous ne pouvons confirmer aucun élément précis relatif à ce bombardement», a indiqué, de son côté, le ministère de la Défense.
Des Mirage 2000 de l’armée de l’air avaient bombardé dans la nuit de jeudi à vendredi un camp d’entraînement de l’Etat islamique (EI) à proximité de Raqqa, dans le nord-est de la Syrie. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme et l’organisation Raqqa Is Being Slaughtered Silently, la cible était connue sous le nom de «camp de l’avant-garde», situé au sud de la ville. Le bilan serait de 14 jihadistes tués et d’une vingtaine blessés.
Une source gouvernementale a affirmé à l’Agence France-Presse que des Français pourraient figurer parmi les victimes, tout en refusant de confirmer le nombre de six évoqué dans plusieurs médias. Seules des photos des corps des jihadistes tués permettraient de le confirmer. Mais Raqqa, à l’instar des territoires contrôlés par l’EI, reste inaccessible.
Depuis le début de la guerre en Syrie, seul un jihadiste français a été tué, selon toute vraisemblance, par un bombardement de la coalition. David Drugeon, né en 1989, aurait péri après avoir été visé par une frappe de drone américain à l’ouest d’Alep, la grande ville du nord syrien. Membre d’Al-Qaeda, et non de l’EI, le jeune Breton était suspecté de faire partie du groupe «Khorassan», chargé de former des jihadistes pour qu’ils commettent des attentats contre des intérêts occidentaux, selon les services de renseignements américains. La mort de David Drugeon a été confirmée par Al-Qaeda, mais pas par la France.
source : liberation.fr