Le 25 avril, le groupe d’activistes dissident « Raqqa is being slaughtered silently » [Raqqa se fait massacrer en silence] avait publié sur Twitter une information selon laquelle une jeune femme française d’origine africaine aurait fait défection de l’Etat islamique avec son jeune fils. [1]
Le 3 mai 2015, le groupe a publié un article détaillant les circonstances de la défection de la jeune femme [2], de la ville de Raqqa sous contrôle de l’EI vers la Turquie. Elle aurait réussi à fuir grâce à l’aide d’une brigade de rebelles syriens rattachée à l’Armée syrienne libre, qu’elle aurait contactée en ligne. La jeune femme apparaît dans l’article sous le pseudonyme « Nikolai ».
Extraits :
Il y a eu récemment beaucoup de rumeurs sur le sort de la femme française qui a fui le groupe affilié à l’Etat islamique, grâce à la coopération de la brigade des rebelles de Raqqa. Un journaliste de Raqqa is being slaughtered silently [Raqqa se fait massacrer en silence] a pu obtenir des informations et des détails sur l’incident, grâce à un appel téléphonique donné au bureau de sécurité de la brigade, stationnée aux alentours du gouvernorat de Raqqa.
L’histoire a commencé lorsque « Nikolai », une ressortissante française d’origine africaine, a communiqué via Skype avec un membre du groupe collaborant avec la brigade. Un plan a été convenu pour la faire sortir de Raqqa avec l’aide d’un groupe de jeunes hommes et femmes qui travaillent avec la brigade.
Dans la matinée du 21 avril, à cinq heures, la femme a été transférée avec son jeune fils à bord de trois voitures, depuis la ville de Raqqa vers le quartier de Suluk au nord de la ville, pour rejoindre les zones contrôlées par les rebelles. Les voitures ont pu circuler sans encombre, grâce à la coordination avec plusieurs commandants des postes de contrôle de l’EI, qui collaborent avec la brigade (les rebelles de Raqqa). L’opération a pris fin à sept heures du matin le même jour, lorsque la femme est arrivée dans la ville turque de Gaziantep.
Par la suite, la brigade a communiqué avec un journaliste français, qui a conseillé à la famille de la femme de se rendre dans la ville de Gaziantep pour l’accueillir et l’escorter dans leur patrie.
Le bureau de sécurité de la brigade a affirmé qu’ils ont aidé la femme française à faire défection du groupe (EI) et à retourner dans son pays sans aucune contrepartie matérielle, [précisant qu’il] s’agissait d’un pur acte humanitaire, effectué au service de la révolution et des révolutionnaires. Ils ont envoyé un message dans lequel ils se sont engagés à aider tout homme ou femme étrangère à sortir des zones contrôlées par le groupe (EI) pour rejoindre un lieu sûr, sans aucune compensation financière.
Soulignons qu’au cours des derniers mois, de nombreuses tentatives de défection du groupe ont eu lieu, principalement via la ville frontalière de Tell Abiad, où le groupe (EI) dispose d’une police islamique, qui a arrêté un groupe de combattants étrangers qui tentaient de faire défection du groupe. Les déserteurs ont été exécutés plus tard dans la ville de Tabaqa, à l’ouest de Raqqa ».
[1] Voir le rapport de MEMRI Une Française membre de l’Etat islamique s’enfuit de Syrie avec son fils, 27 avril 2015
[2] raqqa-sl.com, 3 mai 2015
source : memri.fr